Page - 421 - in Die literarische Zensur in Österreich von 1751 bis 1848

Gerard van Swieten: Quelques remarques sur la censure des livres (14.  Februar 1772)9 Il est constant, que dans le dixhuitieme siecle le nombre des livres pernicieux augmente considerablement; tous les mois la commission de la censure trouve des nouveaux, et souvent en nombre et en toutes sortes de langues; quelques fois on mesle parmy des matieres fort utiles, qu’on traite, des propositions les plus abominables contre le christianisme, et la morale chrestienne. Dans le siecle, ou le Protestantisme a pris naissance, on a attaquè la religion Catholique, le chef de L’Eglise, l’autoritè de L’Eglise, et un nombre tres grand des livres tres condamnables, pleins des mensonges et calomnies les plus affreuses, sortoient de la presse. Cela ne cesse pas, il est vray, mais le nombre est diminuèe, et dans nostre siecle on attaque plus que jamais le christianisme en general. On nie toute revelation, on jette un ridicule sur toute l’ecriture sainte, quelques uns de ces impies nient la divinitè mesme, mais ce nombre est assez petit. Car les creatures montrent avec tant d’evidence a tout estre pensant l’existence du createur, que les Athèes sont rares, et mesme tres rares, s’ils existent. Mais le Deisme est plus frequent: ceux la croyent un Dieu, que tout homme doit adorer, et en mesme tems croyent, que le culte, qu’on rend a Dieu, est indifferent. J’ay connu plusieurs Protestants, qui inclinerent a l’indifferentisme en religion, pourvu, qu’on  adoroit un Dieu, soit d’un facon ou d’autre. Une telle doctrine est une suite tres naturelle de la religion protestante. L’ecriture seule, disent  ils, est la regle, et suffit. Chacun qui la lit, est assez eclairè par l’esprit pour comprendre ce qui est necessaire au salut. Luther dit, qu’une vieil- le femme du commun lisant l’ecriture l’entend mieux que le Pape etc. etc. D’ou ils concluent nombre d’absurditèes; ils nient l’eternitè des peines, parce que la bontè divine ne pourroit rendre un homme eternellement malheureux pour le plaisier d’un moment. Les soy disants Esprits forts ont cet article de leur croyance dans leurs discours familiers, et dans leurs livres, que la censure condamne tousjours. Les livres impudiques, pleins des obscœnites les plus revoltantes, faisants mes- me quelques fois mention des crimes horribles et contre la nature, sont d’abord condamnès et detruits, sans la moindre remission. La mesme severitè est rigou- reusement observèe par rapport au planches imprimèes ou dessinèes, qui sont tres impudiques. Il y a un bon nombre des livres tout pleins de superstition faisants mention des 9 Zitiert nach Fournier: Gerhard van Swieten als Censor, S.  457–466. Es handelt sich um eine Art Rechenschaftsbericht des Vorsitzenden der Zensurkommission, Gerhard van Swieten, an Kaiserin Maria Theresia. Alle Besonderheiten der Schreibung des Französischen wie auch eini- ge offensichtliche Fehler wurden gemäß Fourniers Transkription der Handschrift beibehalten. 2. Verordnungen, Zensur-Richtlinien, Berichte 421