Seite - 423 - in Die literarische Zensur in Österreich von 1751 bis 1848

l’Anglois, et j’estois obligè de lire tout ce qui venoit a la censure ecrit dans cette langue. Quelques seigneurs et Dames commencerent a Vienne a s’appliquer a la langue Angloise, et le nombre des livres Anglois se multiplioit, et comme la libertè de la presse est sans bornes en Angleterre, tout ces livres demanderent une censu- re tres exacte, ce qui estoit fort laborieux. Mais le travail le plus rude et le plus ingrat estoit la lecture de ce qu’on nomme ,materies mixta‘ et dont je fus chargè comme bibliothecaire. Tous les livres d’histoire, tous les voyages, tous les Romans, histoirettes, chan- sons, poëms, calendriers etc. devoient estre revus par moy. On me permit de distribuer une partie de ce travail parmy le personal de la biblio- theque, mais les deux ,custodes‘ estoient mes seuls aides, et assez occupès par leurs travaux journaliers. Le soulagement ne pouvoit par consequent pas estre notable. Avancant en age, j’ay succombè au poids de la censure, et Vostre Majestè m’en a delivrè, et apres quelque repos, je fus chargè derechef du ,praesidium‘ de la cen- sure, ce qui est moins laborieux que d’estre Censeur, mais demande pourtant beaucoup d’attention, et de soin, car bien de monde essaye tous les jours de trom- per la censure. Dans l’etablissement de la censure, on donnoit le ,praesidium‘ a un Cavalier de naissance, pour imprimer plus de respect et d’autoritè a l’assemblèe des Censeurs. Mais il me semble, qu’un President de la censure doit avoir la connoissance de plusieurs langues et sciences, il doit aimer le travail et y estre accoutumè. C’est la raison, pourquoy il sera pas si facile de trouver parmy la grande noblesse des sujets capables, qui voudroient accepter le Praesidium a la censure. Car un tel Employ demande une residence perpetuelle, afin qu’on peut consulter tousjours le President dans les occurrences, qui sont assez frequentes. Et dans la censure il n’y a ny vacances, ny aucune interruption. Pour cette raison je crois, que il sera tousjours le plus utile, si on choisit un Prae- ses parmy les Censeurs seculiers sur tout parmy les Veterans. Les operations de la censure. Quand ils arrivent des livres a la Douane, il sont d’abord transportès au ,Censur Ambt‘, les deux concipistes le recoivent, cherchent les titres des livres dans leurs Indices, et s’ils trouvent des livres, qui ont jamais passè la censure il les renvoy- ent au Censeurs respectifs pour les examiner. Si le censeur trouve aucun mal dans un livre, il signe son nom et met ,admittitur‘, et alors le livre est rendu d’abord a son proprietaire, et passe librement. Mais si le censeur trouve quelques mauvais passages dans un livre, il marque les pages, et on garde le livre jusques a la premiere commission de la censure, qui se fait tous les moix, et quelques fois mesme plus souvent. 2. Verordnungen, Zensur-Richtlinien, Berichte 423